En vrac mercredi 18 janvier 2012

Rodrigo y Gabriela C.U.B.A.

J’ai reçu un mail hier de Rodrigo et Gabriela. Non, il ne s’agit pas des cousins de l’autre côté de l’île, il s’agit de deux mexicains qui habitent en Irlande ; plus important, c’est un duo de guitaristes exceptionnel ! Vous les avez peut-être entendu à Solidays en 2010 ou, plus récemment, dans la BO du dernier Pirates des Caraïbes.

Mais, pour quoi j’en parle ici ? Parce que dans leur mail ils annoncent la sortie d’un nouvel album et je trouve que leur modèle de distribution est très intéressante et très “XXIème siècle”. Je m’explique.

Leur album sort dans 3 jours. Pour entretenir le lien avec leurs adeptes en ces jours si importants, ils ont organisé une session Ustream pour discuter avec eux. En même temps, ils ont mis en pré-vente sur leur site ledit album. Des prix tout à fait raisonnables : €8,99 (c’est-à-dire, €0,99 le morceaux, ou le “prix iTunes”) pour la version numérique, €1 de plus si vous voulez des supports CD ou DVD avec le making-of ou €11 de plus si vous voulez le vinyl—ouais, un vrai LP, et vous avez le droit à la version numérique avec en plus.

Mais, si vous n’êtes pas encore fan, comment pouvez-vous être sûr que vous voulez vraiment acheter l’album ? Je ne sais pas trop comment ou pourquoi, mais on fait un saut de l’autre côté de l’Atlantique pour atterrir sur le site de NPR—la radio publique américaine—qui leur dédie un article et, au passage, permet d’écouter gratuitement et dans son intégralité le nouvel album.

Je trouve l’ensemble très intéressant. Certes, ils ne proposent pas leur album en téléchargement gratuit, comme l’ont déjà fait d’autres groupes, mais d’un autre côté, je ne vois pas pourquoi ils le feraient. Il y a du travail derrière la production d’un album et ce travail mérite d’être rémunéré.

Dans un tout autre registre, j’ai appris sur le blog de Joel Spolsky que la ville de New York prépare pour la rentrée prochaine (automne 2012) un lycée spécialisé dans le génie logiciel. Qu’est-ce ?

NYC Department of Education

Si j’ai bien compris, la Academy for Software Engineering sera un lycée comme un autre dans la ville de New York. Sauf que, en plus d’apprendre les connaissances de base dont ils ont besoin pour continuer ses études par la suite, les élèves apprendront aussi à développer des logiciels.

Ce qui est particulièrement intéressant, donc, c’est qu’il s’agit d’un lycée général auquel n’importe quel élève de 3ème peut soumettre sa candidature. Son recrutement se fera sur dossier et la motivation comptera plus que les notes. Cela devrait permettre à des élèves motivés d’apprendre à écrire des logiciels et, potentiellement, rejoindre le marché du travail dès l’obtention du bac.

Certes, cette dernière phrase peut choquer plus d’un, mais soyons réalistes : aux États-Unis comme en Europe (et probablement ailleurs aussi) on manque cruellement de bons développeurs et ce n’est pas le fait d’avoir fait 2, 4, 5, 6, 8 ans de formation après le bac qui va faire qu’on va en avoir dans le court terme. Par contre, ne me mal interprétez pas : une bonne formation est définitivement nécessaire et ce genre d’établissement pourrait très bien faire l’affaire.

Apprendre que l’on se propose de créer aujourd’hui des lycées qui vont enseigner une grande partie de ce que pour moi ont été des études supérieures, me fait penser à mes cours de physique du lycée justement. À l’époque (ouch, je viens de faire le calcul), je trouvais ça rigolo d’apprendre des concepts qui étaient tout simplement inconnus siècles, voire parfois quelques dizaines d’années auparavant. Dans combien de temps pensez-vous que la programmation deviendra une compétence courante du bachelier moyen ?


Comments:

- Jan 3, 2012

Dans la mesure ou ca n’en est déjà pas une du bachelier +5, je dirai qu’on a le temps de voir venir…


madd0 - Jan 3, 2012

Parce que tu penses que des concepts comme la balistique ont été enseignés d’abord dans les filières artistiques avant de se retrouver dans les programmes de lycée ? :)


- Jan 3, 2012

Autant pour moi, je voulais dire “du bachelier +5 dont l’informatique est la spécialité”. N’importe quel étudiant en physique est capable de faire de la mécanique. N’importe quel étudiant sortant d’une école d’ingénieur informatique n’est pas forcément un développeur.