La blague du jour : la sécurité dans les aéroports

Ce weekend je suis allé faire un tour près de Bordeaux afin de perpétuer une tradition estivale que nous avons commencé avec des amis il y a quelques années. Je devais partir samedi matin en voiture, mais quelques jours plus tôt j’ai appris que les amis avec qui je devais descendre ne pouvaient plus s’y rendre. Que faire ?

J’avais deux choix : le train ou l’avion. Le train, environ 140€ aller/retour. L’avion, grâce à mes miles cumulés, 50€. Le choix est vite fait.

Je pars donc vendredi soir, après le boulot à Orly pour prendre l’avion. Tout est fait à la dernières minute, bien sûr, donc je fais ma checklist mentale dans l’Orlybus. T-shirt, check, shorts, check, brosse à dents, check, carte d’embarquement, check, pièce d’identité, check, clés pour rentrer chez moi, che—elles sont attachées à mon couteau suisse…

Je voulais voler sans enregistrer de bagage en soute ; c’est foutu !

Non, refuse ! Je décide de la tenter.

J’arrive au “filtre de sécurité” et j’expose à l’agent mon problème—non, pas le couteau ! Il est rangé avec mes appareils photo—j’ai une bouteille de plus de 100ml (200ml à moitié entamée) de bain de bouche dont j’ai besoin pour soigner une blessure à la bouche. “On verra”, elle me dit. J’étale donc sur un bac tout ce qui peut gêner : bain de bouche, portefeuille, téléphone, ceinture. Le bac et ma valise passent les rayons X alors que je passe le portique sans faire de bruit.

De l’autre côte, “à qui appartient cette valise ?”, dit la dame qui surveille les images multicolores.

Merde, elle a vu le couteau. “Euh, à moi.“

“Vous avez de l’électronique à l’intérieur ?”

Pfiou… “Oups, j’ai oublié mon appareil photo…”

“Non, ce n’est pas ça…”

“Ah, merd—pardon—mon Kindle.” Désolé, j’ai du mal à me rappeler que c’est de l’électronique. “Excusez-moi, si vous voulez je passe de l’autre côté et on la refait.“

“S’il vous plaît.”

J’ouvre ma valise, je sors le sac qui contient les appareils photo—“Vous n’avez pas besoin de les sortir.“—et le Kindle. On la refait.

Le portique sonne cette fois-ci. Bizarre, je n’ai pas plus de métal sur moi qu’il a 2 secondes. On me reproche que mon pantalon tombe trop bas, alors qu’on m’a obligé à enlever ma ceinture, on me tripote et je peux continuer.

“Ces affaires sont à vous ?”

Etant donné que la personne devant moi est partie il y a longtemps et que celle derrière moi attend que je passe, je ne vois pas à qui d’autre elles pourraient appartenir. “Oui, madame.”

“Je ne peux pas vous laisser passer avec ça.”

“Le bain de bouche ? Ben, tant pis. Jetez-le.”

Et me voilà “de l’autre côté” avec une lame de 6 ou 7 cm dans la poche. Apparemment moins dangereuse—ou en tout cas plus difficile à détecter—que 100ml de bain de bouche sans alcool.

En même temps je me rends compte que personne n’a vérifié mon identité jusque là. Bizarre…

En fait c’est au moment de l’abordage qu’ils font ça maintenant (en tout cas pour les vols locaux). Et c’est le boulot d’un employé de la compagnie de reconnaître une pièce d’identité authentique en environ ¼ de seconde. No comment.

En revanche, ne vous y méprenez pas : ce qui me choque dans tout ça, n’est pas le fait que j’aie pu voyager avec mon couteau suisse. Au contraire, ce qui me choque c’est que, normalement, je n’ai pas le droit de le faire. Visiblement, les services de sécurité ne sont pas capables de détecter la “menace”. Et puis, vous êtes déjà montés dans un avion ? Il doit y avoir 1000 manières plus efficaces qu’un couteau suisse à bord pour prendre le contrôle d’un avion.

J’espère seulement que je ne me retrouverai pas dans une liste noire à la suite de cet article.

Ah, et vous vous demandez ce qu’il s’est passé au retour ? Comme à l’aller, sauf que j’avais sorti le Kindle du premier coup.