Paris ouvre ses données publiques

parisdata

C’est sous ce titre accrocheur que la ville de Paris a lancé ce mois-ci son initiative de partage des données publiques, suivant l’exemple d’autres administrations telles que le gouvernement britanique ou encore la Ville de New York.

Cette démarche d’ouverture des données publiques s’intègre dans une politique globale d’innovation ouverte menée par la Ville de Paris depuis 2008, dans laquelle la Ville toute entière devient un terrain d’expérimentation, et où les habitants deviennent co-concepteurs des évolutions de leur Ville.

Il s’agit, dans un premier temps d’une vingtaine de jeux de données qui vont de la liste de prénoms déclarés à l’état-civil à la carte des arbres d’alignement en passant par la nomenclature des voies parisiennes et bien d’autres dans les catégories Citoyenneté, Urbanisme, Déplacements, Services, Environnement et Culture.

Ce nouveau service—malgré le fait que son nom ait gardé toutes ses voyelles—est pour moi l’exemple par excellence du site Web 2.0 ou du Web des données. Il est encore en bêta et à mon avis il le sera pendant longtemps, mais cela importe peu. En revanche, je vais me permettre quelques remarques que j’espère seront considérées constructives malgré mon ton parfois trop acide et, plus important, arriveront jusqu’aux oreilles des responsables du site :

  • ATTENTION À L’ORTHOGRAPHE ! Le site a beau être “cool” de part son ouverture, ce n’est pas une raison pour adopter le massacre de la langue française qu’est le “langage des djeunz”. Ainsi, voici quelques citations de la page que je considère la plus importante du site, La licence : “Vous devez mentionnez la source”—en fait, il semblerait qu’entre ma première lecture et l’écriture de ce billet, plusieurs fautes aient été corrigées, mais il en reste. Bravo pour la réactivité, mais cela reste peu sérieux !
  • Bravo pour le flux RSS qui expose les “donnees_recentes.xml” ! J’espère juste que l’intégralité du répertoire de données sera accessible dans un fichier structuré comme celui-là. RSS ou OPML semblent des candidats convenables. L’important c’est qu’une machine puisse consulter la liste dans son intégralité sans avoir à visiter la version HTML du site. De plus, il serait intéressant que ce répertoire électronique fournisse les métadonnées associées au jeu de données telles que la date de publication, mais aussi la fréquence de mise à jour, le thème, etc.
  • J’aimerais voir aussi un moyen de s’abonner aux mises à jour d’un jeu de données en particulier ne serait pas de trop. Ainsi, une application pourrait être automatiquement informée de la mise à jour d’un jeu de données afin de le télécharger. RSS est un outil adapté à cette fin, à condition bien sûr, que le flux expose les métadonnées proposées dans le paragraphe précédent.
  • Bien que la licence n’exige pas que les développeurs signalent à la Ville l’utilisation qu’ils font des données mise à leur disposition, il serait tout de même intéressant de voir une section du site dédiée à mettre en avant leurs applications. Je pense que cela pourrait encourager certains développeurs et tout ce dont on a besoin c’est un formulaire de contact.
  • Enfin, le point le plus difficile à réaliser techniquement—mais je pense que le but d’un site comme celui-ci est bien de relever ce genre de défis—c’est l’homogénéisation des données. Je n’ai consulté que quelques jeux de données, mais à chaque fois les données fournies étaient différentes notamment au niveau des caractères séparateurs des données, les retours à la ligne, etc. Dans quelle mesure serait-il envisageable d’exposer toutes, ou une partie des données, dans un format/protocole standardisé qui peut aller du CSV systématiquement formaté de la même manière à du XML, JSON, OData, …

Pour finir, je félicite à nouveau la Ville de Paris pour cette initiative et tout particulièrement l’équipe qui en assure la maintenance. Non seulement agréger les différents jeux de données publiques des différentes entités qui composent une ville est un défi énorme, mais en plus ils sont attentifs au feedback laissé sur le site et réactifs dans leurs actions.

Je ne peux donc qu’encourager les développeurs sur toutes les plateformes à aller sur Paris Data pour s’approprier de ces données—de manière figurée, bien sûr, puisque la licence est très claire—et à créer des applications innovantes pour aider dans l’évolution de la Ville et pour améliorer le quotidien de ses habitants et ses visiteurs.